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A**U
excellent
Product as described
R**.
A treat to read in these dark days!
Luminous
C**N
perfekt
perfekt
D**R
Une belle histoire sur un ami trouvé, perdu puis retrouvé
Hans Schwarz est un adolescent juif vivant à Stuttgart. Lorsqu'en 1932 débarque dans sa classe un nouvel élève protestant d'ascendance aristocratique, toute la classe ainsi que ses professeurs est impressionnée et honorée par la présence de Conrad von Hohenfels.Contre toute attente, et après avoir décliné les demandes des élèves les plus-en vue, c'est avec Hans que Conrad se lie d'amitié. Voilà pour l'ami trouvé, « pour qui j'aurais volontiers donné ma vie », écrit Hans au moment où il se remémore ses très belles pages de sa vie, trente ans plus tard depuis son pays d'exil en Amérique.Cette amitié entre ces deux jeunes est cependant déséquilibrée. Si les parents de Hans sont à chaque fois très heureux d'accueillir chez eux Conrad, celui-ci n'invite son ami juif qu'en l'absence de son père et de sa mère, qui « déteste les Juifs. Elle en a peur, bien qu'elle n'en ait jamais rencontré un seul. Si elle était mourante et que ton père pût la sauver, je ne suis pas certain qu'elle le ferait appeler » l'informe sans ménagement Conrad, après que Hans lui ait demandé pourquoi il l'avait froidement ignoré à l'opéra.C'est qu'Hitler est en train de mettre toute l'Allemagne à sa botte, y compris la paisible ville de Stuttgart. Conrad est lui-même convaincu par le Führer, qu'il voit « choisir, parmi les éléments juifs, entre les bons et les indésirables. » Et pour les parents de Hans, qui ont pris la décision d'envoyer leur fils en Amérique, Conrad écrit qu' « ils pourront vivre et mourir ici en paix et en sécurité ». Voilà pour l'ami perdu, à la fois à cause de son ralliement à Hitler, et en raison du départ de Hans pour son nouveau pays d'accueil.Quant à l'ami retrouvé, ce sont les deux dernières lignes de ce roman assez court qui nous en divulguent la raison, dans un final intense et renversant.La mise en abîme de l'histoire du petit Juif Hans, choisi par le jeune comte Conrad puis contraint à l'exil, dans l'Histoire du peuple juif, élu de Dieu mais abandonné à la folie nazie, offre une très belle illustration de ces millions de destins individuels touchés par la peste brune. Malgré qu'il soit fictif, ce récit permet de rendre tangible et touchant ce que vécurent tous ces Allemands juifs, soudain désignés comme parasites et inférieurs. Car Fred Uhlman fut un témoin direct de cette époque, lui qui, comme son jeune héros, quitta l'Allemagne au moment de l'avènement d'Hitler.
D**T
Idéal pour les classes de troisièmes en classe de français
Cet ouvrage qui avait été demandé à ma fille pour étayer le cours de français correspond tout à fait à la demande du professeur pour une classe de troisième,il relate l'histoire, dans les années sombres des prémices de la 2ème guerre mondiale, la relation d'un jeune allemand de confession israélite et de son camarade de classe issu d'une famille plutôt aryenne et de tendance nationale socialiste comme il était de bon ton de l'être à cette époque dans la grande Allemagne,si l'on ne voulait pas avoir de très sérieux problèmes. Il relate les atermoiements de ces deux jeunes gens malmenés par les convictions des parents, et qui, malgré un drame de la séparation, trouve une issue mitigée mais cependant très philosophique et moraliste à la fin de cet ouvrage. Il nous engage à réfléchir pour l'avenir sur les erreurs qui ont été commises dans le passé, et à ne pas les reproduire, car hélas, l'histoire bégaye souvent et l'être humain reproduit souvent les mêmes erreurs à quelques décennies, comme si la science historique ne servait en fait à rien alors qu'elle est fondamentale pour le guider dans son devenir d'homme.
F**Z
des retrouvailles inattendues et bouleversantes...
« Il entra dans ma vie en février 1932 pour n'en jamais sortir. Plus d'un quart de siècle a passé depuis lors », ainsi débute ce roman plutôt court (110 pages). C'est surtout d'une efficacité inouïe. Alors que je viens d'en terminer la lecture, et ce en moins de trois jours, j'aimerais dire que ce fut une véritable satisfaction personnelle. Aussi, je viens d'apprendre que Jerry Schatzberg avait adapté cet ouvrage pour le cinéma. Je n'ai toujours pas vu le film projeté en salle en 1989 (L'ami retrouvé présenté en compétition au festival de Cannes). En tout cas, comme pour Inconnu à cette adresse, L'ami retrouvé est un livre digne d'intérêt (mais je trouve le second beaucoup plus littéraire que le premier, le point de vue étant cette fois-ci celui d'un adolescent de 16 ans). Ce n'est pas une nouvelle épistolaire mais un récit à part, une fiction largement autobiographique. Les deux ouvrages, de toute façon, sont quasiment indissociables. A la différence de Kressman Taylor (née aux Etats-Unis), Fred Uhlman (1901-1985) fait partie de ceux qui ont eu la chance de réchapper au sort qui attendait bon nombre de Juifs dès 1933. Ce qui rend son récit beaucoup plus direct et plus vivant. Pour le dire autrement : un sentiment d'urgence. Même si le roman fut publié en 1971, tout cela sent le vécu. Et mon cœur a vibré. Au cours des premiers mois de l'avènement d'Hitler, le jeune Uhlman sent donc le vent tourner et la dangerosité de la situation politique le conduit à quitter naturellement l'Allemagne alors qu'il n'est qu'un jeune avocat. Il a trente-deux ans. Cet homme a vraiment un vécu impressionnant : il s'expatrie d'abord en France. Pour trouver des moyens d'existence, il crée un cinéma pour enfants, fait du journalisme, puis part pour l'Espagne où il est l'un des témoins de la guerre civile, comme tant d'autres écrivains (Hommage à la Catalogne de George Orwell et Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway). Après la France et l'Espagne, Uhlman se réfugie en Angleterre, territoire qui ne lui réserve pas forcément le plus bel accueil : il est aussitôt arrêté comme adversaire étranger (sic). Avec L'ami retrouvé, il signe son œuvre la plus forte et la plus connue à ce jour.En tout cas, voici une œuvre qui nous réapprend à lire. Ce qui est remarquable avec ce petit chef-d'œuvre de la littérature, c'est que Fred Uhlman l'a écrit en anglais, langue qui n'est alors pas la sienne (1), et que d'autre part il signe un ouvrage singulier à maints égards, au point que L'ami retrouvé fait désormais partie du patrimoine littéraire mondial. La traduction apportée par Léo Lack est superbe; comme quoi, ça aussi c'est un sacré métier : celui de savoir traduire émotions et sentiments dans une tonalité juste. On les oublie souvent, les traducteurs. L'introduction d'Arthur Koestler (l'auteur de deux ouvrages importants : Spartacus puis Le Zéro et L'infini) est bienvenue elle-aussi : ça n'est pas très long (trois pages seulement). L'ouvrage est court (il y manque au volume la qualité panoramique) mais pour un jeune public de collégiens et de lycéens, franchement, c'est immanquable, un peu comme Le Grand Meaulnes d'Alain Fournier (autre contexte mais à peu près le même sujet : l'amitié, la séparation, la mort)... Le goût pour la lecture peut passer par ce genre d’ouvrage. Et s'il s'adresse régulièrement au jeune public, il contentera sans problème les plus âgés aussi. Quant au cadre scolaire de l'époque, il est ici (de mon point de vue, en tout cas) beaucoup plus réussi et plus passionnant que chez Hermann Hesse (Demian) ou J.D. Salinger (L'Attrape-Cœurs). On notera enfin que Fred Uhlman a laissé une biographie pour la postérité : ça s'appelle Il fait beau à Paris aujourd'hui (édition Stock). Un bouquin que j'espère attraper bientôt.D'une belle simplicité et sans ésotérisme (comme c'est le cas chez Hermann Hesse), sans fugue et caricature un brin exagérée (voir J.D. Salinger), L'ami retrouvé est une œuvre « humaniste » (terme que je préfère mettre entre guillemets, car derrière ce mot, on peut y mettre tout et n'importe quoi). Comme dans l'ouvrage de Kressman Taylor, le récit débute en 1932. République de Weimar. Hitler n'est pas encore au pouvoir, mais dans la rue, y a déjà pas mal d'échauffourées entre chemises brunes et communistes (tiens, on pourra toujours recommander aussi Martin Brun, la petite nouvelle de Franck Pavloff...). Le narrateur, c'est donc Hans Schwartz, fils unique d'un médecin juif. Il fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il ne s'intéresse pas à la politique. Les rapports qu'il a avec ses camarades ne sont pas réjouissants. Il n'est pas la tête de turc, ni le bouc émissaire mais ça n'est pas loin. Sa singularité fait que ses camarades l'ont déjà remarqué. Le professeur Klett incarne, quant à lui, un personnage fatigué. Il ne croit plus trop à son métier... Isolé, et sans ami véritable, le jeune Hans est néanmoins un fin observateur, un peu comme le héros dans Le Chemin des écoliers (Marcel Aymé). Intelligent et bourré de talents, c'est un de ces élèves rares, passionnés d'Art, curieux de tout. Il aime la peinture, la littérature et la musique. Mais dans sa position de fils unique, il éprouve comme un manque... Il aimerait bien trouver un ami, un frère... C'est alors qu'au beau milieu de sa scolarité débarque dans sa classe un certain Conrad, un nouvel élève, un jeune garçon de son âge qui, de par sa stature et sa démarche, se démarque lui aussi des autres. L'étrange garçon que voilà, issu d'une famille prestigieuse et aristocratique ! Je n'en dévoilerai pas davantage. Mais disons que va se nouer une amitié hors norme, un peu forcée, un peu bancale... Avec ses surprises, ses attentes, ses espoirs... Les chapitres sont très courts et se lisent rapidement. L'ensemble est d'une rigueur narrative impressionnante. L'essentiel est dit très rapidement. Et c'est très visuel aussi. Manque seulement un peu d'épaisseur chez les personnages principaux. Mais le but n'est pas là. C'est un peu comme un conte moral. Et la chute, forcément, fait réfléchir, et sur les apparences et le sens de l'Histoire..._______________________________________________________________(1) Joseph Conrad (dont la langue maternelle n'était pas l'anglais) a lui aussi rédigé ses ouvrages dans la langue de Shakespeare.
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